échiquier déstructuré à pions découpés, signé Arman et numéroté 29/70
Sculpture d'Arman représentant son interprétation destructurée d'un échiquier. Les pièces sont découpées en deux, soudées entre elles en occupant l'espace d'une façon inattendue. Parfois en suspension, à d'autres endroits empilées les unes sur les autres, ce jeu d'équilibriste donne une sensation de mouvement et d'accumulation très surprenante.
Le découpage permet également de faire jouer les couleurs des patines : patine brune pour l'extérieur des pièces, patine vert de gris pour l'intérieur des pièces ou bronze à nu laissant paraitre le travail de découpe de l'artiste.
Ce décor multifacette joue avec les volumes, les textures et la lumière et se laisse découvrir sous tous les angles.
La pièce est signée "Arman" sur un pion et numérotée 29/70 sur sa base avec le cachet du fondeur "Bronze Romain & Fils"
Dimensions :
- Hauteur : 40 cm
- Largeur : 29,5 cm
- Profondeur : 29,5 cm
“THE GAMBIT, LE GRAND JEU D'ÉCHECS" :
Sur l’échiquier de l’histoire de l’art, Arman est un joueur subtil.
Peut être a t-il souhaité honorer la grandeur et la complexité sociétale de ses œuvres réalisées par l’objet suivant : le “Gambit, le grand jeu d'échecs".
La réutilisation des objets de la réalité du quotidien, ici des pions d'un jeu d'échec, et leur transformation en objet d'art sont les signes distinctifs de son mouvement artistique : le nouveau réalisme. Cette mise en scène que l’on peut qualifier d'inhabituelle, propose au spectateur un regard nouveau sur la production de masse et nous montre par sa représentation que l’art est en réalité partout.
QUI EST ARMAN ?
Armand Fernandez, dit "Arman", est un artiste franco-américain (1928-2005) célèbre pour son style unique de sculptures à base d’objets trouvés connues sous le nom d’accumulations. Il étudie à l'École des Arts décoratifs de Nice, puis à l'École du Louvre. Il est membre du groupe des nouveaux réalistes aux côtés d’autres artistes français César, Yves Klein, Jean Tinguely, Niki de saint phalle entre autres. Son crédo c’est d’utiliser l’objet comme fondement d’une nouvelle esthétique. Il signe ses œuvres de son nom. En effet, il donne ainsi une nouvelle vision de ce qui nous entoure au quotidien, par ses objets d’art. .
Peintre et sculpteur, il questionne la société de consommation et la perte d’identité de l’objet. Durant sa vie, il investira d’ailleurs les espaces publics de près d'une centaine de villes du monde par la réalisation d'œuvres monumentales ou de ses accumulations d'objets.
En 1963, il s’installe aux Etats-Unis, prend la nationalité américaine et terminera sa vie à New-York.
LE SAVIEZ-VOUS ?
- Arman ou Armand?
L’histoire d’Arman débute en 1956 lorsqu’il expose à la galerie du Haut-Pavé, puis rencontre Iris Clert, qui l'invite à participer au Micro-salon d'avril en 1958. Sur le carton d'invitation, Armand se voit amputer de son "d" final. Il adopte cette nouvelle identité, et commence une série d'expériences.
- La plus grande sculpture en volume d'Arman a été réalisée en 1995. C’est une accumulation de chars et de canons dans du béton qui vient s’asseoir sur la place des Martyrs en plein cœur de Beyrouth (Liban). Atteignant une trentaine de mètres de hauteur et pesant 6.000 tonnes, l’esprit d’Arman y résonne encore aujourd’hui.
Car fidèle à ses principes, il osa toute sa vie défendre ses idéaux par ses prises de positions dans l’art.
Un exemple: il rencontre et épouse Corice Canton dans les années 70. Elle est américaine et noire. Arman prend fait et cause pour les Black Panthers, mouvement radical issu de la lutte pour les droits civiques. En 1970, il organise à la Reese Gallery de New York une exposition intitulée "Slicing" ou "L'Amérique coupée en deux". Le carton d'invitation reproduit une carte des Etats-Unis, moitié blanc, moitié noir. Les œuvres seront vendues au profit de la cause noire. Pour Arman, artiste et activiste vont de pair…
- Étudiant avec minutie le monde des échecs, il devient même un partenaire de Marcel Duchamp, pourtant difficile en la matière
